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Des paysages apocalyptiques
En quelques heures, les pluies diluviennes ont ravagé les villages, les routes, les ponts, les voies ferrées. A Saint-Martin-Vésubie, notamment, il est tombé en quelques heures l’équivalent de près de 6 mois de pluie ! La tempête Alex, survenue de façon très précoce dans la saison, a tout balayé sur son passage avec une rare violence. Du jamais vu, selon les anciens. Ces régions montagneuses de l’arrière-pays niçois, déjà isolées, se sont retrouvées coupées du monde, sans moyens de communication, sans eau ni électricité parfois. Une grande partie de la population a dû être évacuée par hélicoptère, seule possibilité d’accéder aux sites affectés.
Un dispositif de secours de grande envergure
Le dispositif, placé sous le commandement de la préfecture, a engagé un nombre considérable d’acteurs : sapeurs-pompiers, sécurité civile, gendarmerie, armée, acteurs privés (Enédis, SNCF, les forestiers, la compagnie des eaux). La réponse de la Croix-Rouge française, dont le centre opérationnel national a été activé dès la veille de la tempête, a été à la mesure de la catastrophe : massive, conséquente et inscrite dans la durée. Pas moins de dix délégations territoriales sont venues en renfort. Chaque jour, 60 bénévoles en moyenne ont été mobilisés à la fois sur les sites affectés (vallées de la Roya, de la Vésubie et secteur de Tende) et dans la coordination des opérations, appuyés par une dizaine de conseillers techniques nationaux opérationnels (CTNO), salariés et bénévoles.
Des réponses ciblées aux besoins
L’urgence a consisté à monter quatre centres d’hébergement d’urgence (CHU) et à évacuer des personnes sinistrées et/ou blessées vers Nice et Menton. Des équipes étaient là également pour accueillir les personnes rapatriées. Dans le même temps, la Croix-Rouge française a assuré des missions d’évaluation des besoins de la population, en effectuant des visites à domicile, en vue de distribuer des denrées, médicaments et autres produits de première nécessité. Ces actions ont permis aussi de repérer les personnes fragiles et de leur apporter un soutien psychologique. Cette mission d’accompagnement, d’écoute est véritablement ce qui distingue la Croix-Rouge française des autres acteurs sur le terrain. Elle s’est avérée essentielle et a été prolongée jusqu’à la fin des opérations, le 19 octobre.
L’importance de l’entraide
L’entraide et la solidarité au sein de la population a marqué les esprits. Totalement isolés en attendant l’arrivée des secours, les habitants ont dû gérer l’urgence seuls. De même, ils ont constitué un volet de bénévoles spontanés non négligeable aux côtés des acteurs de secours. Cette crise nous rappelle combien il est nécessaire de se préparer aux catastrophes, de se former aux gestes qui sauvent. Chaque citoyen peut être confronté à une situation de crise, il est aussi souvent le premier à intervenir lorsqu’une catastrophe survient. Des messages que la Croix-Rouge n’a de cesse de répéter, prônant une culture du risque à tous les échelons de la société, afin de la rendre plus forte, plus résiliente.
L’écoute, le soutien psychologique, la bienveillance plus généralement, font pleinement partie de notre mission en situation d’exception. Ce lien avec la population est une spécificité de la Croix-Rouge française par rapport à d’autres acteurs de terrain. L’accompagnement des personnes après une crise est aussi essentiel que l’assistance de première urgence.
Le rôle des Conseillers techniques nationaux opérationnels (CTNO) – bénévoles et salariés - dans des opérations d’une telle envergure consiste principalement à accompagner les délégations territoriales dans la coordination des opérations, à assister les équipes sur les sites d’intervention, à être en relation avec le poste de commandement inter-services. »